2016 Une année charnière

 

L'année sera marquée par la planification pluriannuelle de l'électricité (PPE), les textes réglementaires encadrant le complément de rémunération et la simplification. Autant de sujets qui, jusqu'à maintenant, suivent leur cours. Même si on peut déplorer l’absence de rapidité dans ce domaine, cela va plutôt dans le bon sens. En revanche le troisième appel d'offres éolien offshore, attendu par la profession, ne semble pas progresser. Globalement, 2015 a été une bonne année pour le Syndicat des énergies renouvelables. Les énergies renouvelables électriques confirment leur embellie et le SER évoque de "belles perspectives". Cependant la conjoncture 2016 pourrait être moins favorable. Tout d'abord, la chute du pétrole "porte sérieusement atteinte" au développement des énergies renouvelables thermiques. Ensuite la chute des prix de gros de l'électricité rend compliqué la  rentabilité de l’ investissement productif sur le marché sans aide financière.

Parmi les sujets clés de 2016 figure la publication de la planification pluriannuelle de l'électricité (PPE). Le décret est très attendu par les professionnels car il déterminera les besoins (MW) pour les années à venir. Que ce soit pour le photovoltaïque, les énergies marines renouvelables (EMR) ou la méthanisation, la PPE devra établir clairement un calendrier d'appels d’offres. Même si la trajectoire semble connue depuis fin 2015, le ministère de l’Ecologie a indiqué par la voix de la DGEC qu’il subsiste encore quelques ajustements. Au sujet des appels d'offres, le DGEC indique travailler à une simplification des procédures, afin, entre autres, de réduire le nombre d'aller-retour entre les porteurs de projets et la commission de régulation de l'énergie (CRE).

Autre sujet phare de 2016 : la fin des tarifs d'achat et la confrontation progressive des ENR électriques au prix du marché. Les acteurs de la filière attendent avec impatience les textes d'application relatifs au complément de rémunération.  S'agissant des procédures d'appels d'offres, dont le nombre devrait se multiplier dans les trois prochaines années parallèlement à la fin des tarifs d'achats, le président du SER s'est dit "très opposé à la neutralité technologique", jugeant "farfelue" l'idée. Cette procédure, envisagée par l'Union européenne, qui consiste à lancer des appels d'offres sans spécification technologique, permet à l'énergie la plus attractive et la plus compétitive de l'emporter sans tenir compte des prérogatives ou besoins des régions.

Autre sujet et pas des moindres, l'autoconsommation tend à prouver que les renouvelables atteignent progressivement des niveaux de prix compétitifs. Un nouveau modèle économique "tout à fait crédible" se met en place qui reste cependant encore à confirmer pour ne pas tomber dans les travers administratifs qu’ont connus jusqu’à présent les EnR.

 

S'agissant des différentes énergies, le SER plaide pour une simplification des procédures dans l'éolien, thème récurrent du colloque. Le syndicat appelle en particulier à la suppression du permis de construire afin d'aboutir à une procédure d'autorisation unique. Une demande "entendue" par Laurent Michel, le DGEC. Le SER dénonce aussi les tentatives anti-éoliennes. C'est le cas, par exemple, d'un amendement discuté (et rejeté) au Sénat dans le cadre du projet de loi sur la liberté de création, architecture et patrimoine visant à interdire l'implantation d'éoliennes à moins de 10 km d'un monument. Avec quelque 45.000 monuments en France, cela "stopperait définitivement le développement de l'éolien en France", prévient Jean-Louis Bal.

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