La complexification des risques spécifiques liés aux activités eoliennes

Le développement, la construction et l’exploitation de parcs éoliens relèvent d’un processus long, technique et complexe. Dans le cadre de leurs activités, les développeurs et exploitants sont confrontés à plusieurs risques spécifiques. Ces risques sont atténués par une forte contractualisation des revenus, une politique de sélection des fournisseurs et d’achat adaptée, la mise en œuvre de nombreuses mesures pour favoriser l’acceptabilité des projets développés, ainsi qu’un suivi quotidien de la performance des parcs. Cependant, comme toute entreprise, le développement et la gestion de parcs éoliens exposent à des risques susceptibles d’avoir un effet défavorable sur le Groupe, ses activités, sa situation financière, ses résultats ou le cours de ses titres.

On peut dénombrer 4 grands types de risques auxquels les principaux développeurs et exploitants éoliens sont exposés :

  • Le risque opérationnel (lié à l’identification des sites, à la construction et à la mise en service des parcs, au raccordement aux réseaux, aux conditions climatiques, etc.)
  • Le risque juridique ((difficulté d’obtention et de conservation des permis et autorisations nécessaires, renforcement des contraintes réglementaires liées au développement d’installations
  • Le risque stratégique lié au développement
  • Le risque financier

Nous ne nous étendrons pas sur les trois premiers risques qui constituent le cœur de métiers des développeurs de projets et aborderons le  risque financier

Le métier de producteur d’électricité d’origine éolienne se caractérise par une forte intensité capitalistique. Pour assurer son développement, le Producteur d’Energie a donc recours de manière significative à l’endettement.  Afin de limiter les risques liés à son endettement, le Producteur a essentiellement recours à des financements bancaires sans recours ou avec recours limité sur la société-mère, structure ses financements de projets de façon à ce que les flux de trésorerie de chaque projet soient suffisants pour servir la dette, met en œuvre une politique de couverture des risques de taux par le biais de contrats de swap et mène une politique active de gestion de sa dette existante.

Le niveau d’endettement important, ainsi que la charge représentée par les frais financiers dus au titre de cet endettement, sont susceptibles de réduire la flexibilité financière des Producteurs et d’avoir notamment les conséquences significatives suivantes :

 

  • l’obligation imposée au Groupe de consacrer une part significative de ses flux de trésorerie au service de sa dette ;
  • la limitation de la capacité du Groupe, à long terme, d’obtenir un financement complémentaire pour financer ses besoins en fonds de roulement, ses investissements, ses acquisitions ou sa capacité à refinancer l’endettement existant ; 
  • l’augmentation de la vulnérabilité du Groupe face à des conditions générales économiques défavorables ;
  • la mobilisation des actifs du Groupe à titre de garantie ;
  • l’augmentation du coût du service de la dette du Groupe dans l’éventualité où les engagements financiers seraient renégociés

Le risque lié à l’endettement  peut donc générer par ricochet d’autres risques corollaires :

  • Le risque de liquidité.

Le risque de liquidité correspond au risque que le Groupe ne soit pas en mesure de faire face à ses obligations financières à temps ou dans des conditions normales, grâce à ses ressources financières.

Le risque lié à l’obtention  de financements

Ce risque se caractérise généralement par d’éventuelles difficultés dans l’obtention de financements et la détérioration des conditions de financements susceptibles de remettre en cause la politique d’investissement et de financement du producteur.

 

  • Le risque lié aux conditions des financements existants

Certains engagements financiers inclus dans les financements de projets nécessitent que le Producteur respecte certains ratios financiers liés, entre autres, au levier et à la couverture du service de la dette (covenants) de chaque société support de projet ou groupe de sociétés. À défaut de se conformer à ces covenants et sans l’obtention de renonciations de la part des prêteurs, le Producteur pourrait se trouver dans l’obligation de rembourser de manière anticipée les financements correspondants. De plus, des dispositions applicables en cas de défaut croisé seraient susceptibles d’amplifier les répercussions d’une défaillance sur la dette du Groupe.

  • Le risque de taux

Le financement des projets éoliens du Groupe implique un recours important à l’endettement à taux fixe ou variable. Une hausse significative des taux d’intérêt serait susceptible d’entraîner une augmentation des frais financiers dus au titre de la dette existante soumise à taux variables et une dégradation des conditions de financement pour les projets du portefeuille non encore financés. De tels risques, s’ils étaient avérés, pourraient avoir un impact sur la rentabilité des projets futurs du Groupe et/ou le développement de son portefeuille éolien.

  • Le risque lié aux obligations garanties par des engagements hors bilan

Dans le cadre de ses activités, le Producteur consent certains engagements hors bilan pour obtenir des financements et soutenir ses filiales directes et indirectes. En consentant des garanties pour couvrir certains engagements de ses filiales, le Producteur pourrait être contraint de rembourser les prêteurs de certains financements ou payer les sommes dues aux créanciers commerciaux (tels que les fournisseurs d’équipement) ou clients si un projet éolien ne parvenait pas à aboutir ou si une ferme éolienne devenait insolvable. Dans ce cas, les créanciers pourraient exercer la sûreté ou la garantie consentie par le Groupe et les versements correspondants effectués par le Groupe pourraient avoir un effet défavorable significatif sur sa trésorerie, sa situation financière ou ses résultats.

 

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